Visite guidée du centre-ville de Bruxelles

Bruxelles_PentagoneLe centre-ville de Bruxelles n’a pas de secret pour l’historien et guide-conférencier Roel Jacobs qui nous emmène, par ouvrage interposé, sillonner tout le «Pentagone» bruxellois. La balade démarre Grand-Place et s’achève à l’angle nord-ouest, dans le quartier du Béguinage et des Quais. Au fil des pages, on serpente entre les premières murailles du 13e siècle pour aboutir à l’intérieur de la seconde enceinte du 14e siècle. L’ouvrage est construit sous la forme de 33 visites, à parcourir au gré de nos envies. Alors si vous cherchez encore comment occuper ces quelques derniers jours de vacances, suivez le guide!

«Bruxelles-Pentagone», de Roel Jacobs, CFC éditions, 400 pages, 35 €

Cote: 4/5

 

 

Des nouvelles sur Bruxelles

impressions_bruxellesCe recueil original sur Bruxelles nous livre les impressions que la ville a inspiré à treize écrivains et trois photographes. Des textes tantôt tendres, tantôt intimes, parfois ironiques, nostalgiques, voire drôles, signés de la plume de Frank Andriat, Jean-Baptiste Baronian, Alain Bertrand, Patrick Delperdange, Nathalie Grassel, Jean Jauniaux, Michel Joiret, Marc Meganck, Jean-Pierre Orban, Jean-Pierre Pisetta, Jean-Paul Raemdonck, Marianne Slusny ou encore Evelyne Wilwerth. Le tout parsemé de clichés pris loin des sentiers battus. Une manière originale d’apprivoiser la ville.

« Impressions de Bruxelles », 180° éditions, 144 pages, 24,95 €

Cote: 3/5

La rentrée se prépare !

sophielagirafeAgenda Sophie la girafe

Courant de septembre 2013 à décembre 2014, cet agenda familial permet d’organiser la vie de toute votre tribu. Chaque semaine s’étale sur une double page, histoire d’avoir pour chaque jour un maximum de place pour les activités de chacun. Un endroit est aussi prévu pour inscrire le planning de toute la petite famille. Sans oublier une liste de numéros utiles à compléter.

« Agenda familial Sophie La Girafe », éditions Marabout, 12,90 €

petitlapinblancPremier jour d’école

C’est la première rentrée des classes de votre petit bout? Pour Petit Lapin Blanc aussi! On suit donc le jeune héros à la maternelle, où il est accueilli par la maîtresse. Tout le monde fait connaissance, on chante des chansons, on va à la cantine, on fait la sieste, on découvre la mascotte de la classe, la tortue Zizou… Et déjà c’est l’heure de rentrer à la maison. Bref, on peut toujours compter sur Petit Lapin Blanc pour accompagner les bambins dans leur première fois!

« Petit Lapin Blanc à la maternelle », de Marie-France Floury et Fabienne Boisnard, éditions Gautier-Languereau, 18 pages, 2 €

emiliePour apprendre à lire

Avec ses petites histoires simples, cette nouvelle collection, inspirée de la série animée « Emilie », est axée sur l’apprentissage de la lecture. Destinée donc aux jeunes lecteurs et lectrices, la collection propose pour l’instant quatre titres pour apprendre les rudiments de la lecture. Dans cette petite histoire-ci, un papillon s’est perdu à l’intérieur de l’école. Emilie et ses copines Sidonie et Léa, qui partent se laver les mains après avoir fait de la peinture, voudraient bien l’aider. Mais difficile d’attraper un papillon quand on a les mains peinturlurées!  La typographie est bien sûr adaptée à l’apprentissage de la lecture. Et on retrouve en outre des petits jeux autour des mots à la fin du petit livre.

« Emilie – Le papillon de l’école », de Domitille de Pressensé, éditions Casterman, 40 pages, 4,75 €

canailleVive l’école !

Pas envie d’aller à l’école? Le petit poney Canaille non plus! Surtout que sa petite sœur Cannelle, elle, peut rester avec maman toute la journée. Mais maman a des arguments convaincants (comme le goûter préféré de Canaille qu’elle glisse dans son petit sac à dos). Et puis sur place, Canaille retrouve son meilleur ami. Et sa maîtresse est la plus gentille du monde. Cannelle en serait presque jalouse! Pour les bambins de 3 à 5 ans.

« Canaille ne veut pas aller à l’école », d’Emile Jadoul et Jean Leroy, éditions Casterman, 24 pages, 5,50 €

Apprendre avec Hello Kitty

hello Kitty2Voilà une jolie valisette à l’effigie d’Hello Kitty pour faire son entrée à la maternelle. Ce coffret tout rose et décoré de petits cœurs contient une quarantaine de cartes pour apprendre l’alphabet et les chiffres en compagnie du célèbre chaton. Au recto de la carte, les lettres de A à Z ou les chiffres de 1 à 10, joliment illustrés évidemment! «A» comme «avion». «2» châteaux de sable… Au verso, un petit exercice pour retenir plus facilement l’alphabet et apprendre tout en jouant à compter. Des petites cartes à ranger ensuite dans la jolie petite valise en métal.

«Hello Kitty: Mes premiers apprentissages», éditions Hachette Jeunesse, 11,95 €

guideecoleL’école, mode d’emploi

Ce petit guide est destiné aux parents des élèves d’aujourd’hui. Car l’école a bien changé depuis qu’eux-mêmes ont quitté ses bancs. L’ouvrage répond aux interrogations les plus fréquentes. Quelle école choisir et quel type d’enseignement, combien ça coûte et comment dépenser moins, qu’apprend-on aujourd’hui et qu’est-ce que mon enfant doit savoir à la fin de chaque cycle. Et quel est le rôle des parents dans tout cela? En d’autres termes, il s’agit d’un mode d’emploi bien pratique qui permettra aux parents de s’y retrouver et d’aider au mieux leur enfant à réussir.

« Guide de l’école primaire et maternelle en Belgique », de Grégory Voz, éditions Jourdan, collection Je réussis, 238 pages, 15,90 €

brèves_bulletinsQuand les profs se lâchent

L’espace laissé aux commentaires dans les bulletins permet parfois aux profs de se défouler. Ce petit livre en est rempli d’exemples. « Très beau sourire, vos dents sont aussi blanches que les pages de votre cahier de cours« .  « Travail régulier: 8…8…8…8… Dommage que cela soit noté sur 20. » « Je ne doute pas que ce que vous écrivez sur vos copies d’histoire reflète un réel apprentissage, mais je n’arrive toujours pas à déchiffrer votre écriture. » « Notes très convenables, exactement comme celles de votre voisin« . « Vos notes fondent avec l’arrivée des beaux jours. La faute du soleil? » « Les maths dans la famille, c’est une malédiction depuis combien de générations? » « Le latin est certes une langue morte mais ce n’est pas une raison pour faire le macchabée pendant le cours. » « Une quinzaine de passages à l’infirmerie ce mois-ci. Je vous rappelle que l’infirmerie n’est pas une matière de l’enseignement général. » Une place est en outre laissée en fin d’ouvrage pour inscrire les appréciations les plus injustes que vous avez subies, celles qui vous ont valu les foudres parentales, ou encore ce que vous auriez aimé répondre à vos profs.

« Brèves de bulletins scolaires », éditions Chiflet&Cie, 126 pages, 10 €

Christelle

Un effet papillon

Photo Loïc Delvaulx

Photo Loïc Delvaulx

Pour son premier roman, la Bruxelloise Anne Duvivier place son héroïne dans une cohabitation forcée. Un «échange risqué» plus complexe qu’il n’y paraît. Avec un joli effet papillon en prime. 

C’est votre premier roman. Comment vous êtes-vous lancée dans l’écriture?
«Il y a quelques années, j’ai commencé à suivre des ateliers d’écriture. J’ai écrit de courts textes d’abord. Puis à un certain moment, j’ai eu envie de me lancer dans un projet de plus grande envergure. Je me suis donc lancée dans un roman, soutenue malgré tout par un atelier d’écriture.»

Comment est née l’histoire?
«Cela s’est construit au fur et à mesure. Je suis partie du personnage de Jane, une jeune scientifique belgo-américaine, qui revenait à Bruxelles et donc était un peu dépaysée, et qui allait redécouvrir certaines choses de sa culture. Cela m’amusait. Je me suis demandé ce qui pouvait bien faire venir une scientifique à Bruxelles. C’est ainsi qu’est venue l’idée du musée d’Afrique de Tervuren, d’abord parce que c’est un beau lieu, et puis parce ce sont des collections assez particulières, très rares sur le plan mondial. Je suis partie de cela. Je ne suis pas du tout scientifique moi-même, mais l’idée de s’occuper de papillons me plaisait bien. Je suis allée visiter le musée et le département zoologique pour ne pas être complètement foireuse dans les éléments que j’apportais! Et puis j’ai mis ce personnage dans une situation inconfortable de cohabitation forcée que je trouvais plutôt amusante comme point de
départ.»

Connaissiez-vous la fin avant de commencer?
«Non, pas du tout. Elle m’a même surprise (rires)! Passée la moitié du roman, j’avais tiré des fils et je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose de tout cela! Ce qui est assez amusant, c’est que je me suis retrouvée un peu dans la même situation que le personnage principal qui finalement ne sait pas ce qui la mobilise. Une fois que j’avais trouvé la fin, cela m’a obligée à retravailler l’entièreté du
roman pour que cela reste
cohérent malgré tout.»

Le titre fait donc référence à bien plus qu’un simple échange d’appartement.
«Oui, j’ai trouvé le titre à la fin du roman seulement.»

Les papillons de la couverture ne font pas seulement référence à ceux qu’étudie l’héroïne. On assiste à un bel effet papillon.
«En effet. Et s’il y a deux papillons sur la couverture, ce n’est pas un hasard non plus! C’est l’éditeur qui m’a proposé la couverture et je l’ai trouvée assez chouette.»

L’histoire se passe à Bruxelles.
«Je suis Bruxelloise. Cela me permet de mieux visualiser les lieux et donc d’ancrer mes personnages. Voir les quartiers, les rues, c’est plus facile pour les décrire et rendre les lieux vivants.»

Vous publiez votre roman dans une collection dédiée aux auteurs belges.
«Zellige est une petite maison d’édition française qui a pour vocation de publier des auteurs francophones, mais hors de la France. Des Haïtiens, des Nord-Africains… Et depuis peu, ils ont lancé la collection Vents du Nord, pour les auteurs belges.»

Vous avez déjà commencé un prochain roman?
«Oui, cela avance bien. Cela se passera aussi à Bruxelles. Mais c’est tout à fait un autre univers. C’est l’histoire d’un cadre d’une quarantaine d’années qui vient de perdre son boulot, en pleine crise économique. Il a une femme BCBG qui n’apprécie pas trop la situation. Et il y a aussi la femme de ménage, qui vient travailler chez eux, une Africaine, et qui est un personnage clé en quelque sorte… Ce qui va permettre aux autres personnages d’avancer.»

Christelle

anne_duvivier_un_echange_risqueEn quelques lignes

Pour son premier roman, la Belge Anne Duvivier a choisi comme cadre Bruxelles. Son héroïne, Jane, une jeune scientifique qui s’intéresse aux papillons, revient dans son pays natal après avoir grandi aux États-Unis pour y terminer sa thèse sur les lépidoptères au musée royal de l’Afrique centrale. Elle a donc échangé son appartement de Chicago avec celui d’une famille bruxelloise. Mais à son arrivée, elle découvre consternée que l’appartement n’est pas vide et qu’elle va devoir cohabiter avec leur fils, Jérôme, resté au pays. Et bien sûr, il est plutôt du genre bon à rien. Mais l’échange risqué auquel fait référence le titre est bien plus complexe que cela! Une sorte d’effet papillon peut-être? Car Jane trimbale un lourd secret, enfoui tout au fond d’elle. Un secret que l’auteure, devenue psychothérapeute après avoir travaillé dans la communication, nous livre par bribes jusqu’au dénouement final, plutôt inattendu! Un premier roman fort réussi donc, et publié dans la collection Vents du Nord des éditions Zellige, consacrée aux auteurs belges.

«Un échange risqué», d’Anne Duvivier, éditions Zellige, 144 pages, 17,90 €

Cote: 4/5

Journal de bord du bout’chou

sophielagirafeVous vous demandez ce que peut bien fabriquer votre petit bout durant sa journée chez la nounou ou à la crèche? Ce carnet vous dit tout! Joliment décoré à l’effigie de Sophie la girafe et ses amis, le carnet prévoit une place pour les  parents inscrire les petites habitudes de leur enfant (doudou, pouce ou sucette, ce qui le/la calme, sa berceuse préférée,…) et leurs recommandations concernant le sommeil, les soins… Mais surtout il propose un journal de bord dans lequel la nounou peut inscrire le déroulement de la journée. Les parents sauront ainsi tout sur les repas mangés, la durée de la sieste, les activités… et même le nombre de selles!

Christelle 

« Carnet de correspondance parents-nounou Sophie la girafe », éditions Marabout, 12,90 €

Cote: 3/5

Des réponses aux « comment »

commentComment on fait les bébés?  Comment un escargot peut avancer sans pattes? Comment un gros avion très lourd peut voler? Est-ce qu’on peut aller au centre de la Terre? Comment marchent les distributeurs de billets? Comment fait-on pour dresser les dauphins? Comment c’est fait? Comment ça marche? Comment c’était avant? Ce premier Larousse des « comment » s’attaque aux questions que peuvent se poser les petits curieux (dès 4 ans). Ces questions sont organisées autour de huit thèmes (histoire, corps humain, art et culture, géographie, animaux et plantes, astronomie…) et illustrées par 16 dessinateurs différents.

Christelle

« Mon premier Larousse des comment? », de Laure Cambournac et Françoise de Guibert, éditions Larousse, 160 pages, 15,95 €

Cote: 4/5

Destins bouleversés

sarah_raynerIl suffit parfois d’un instant pour que la vie bascule. Il est 7h44, dans le train de Brighton pour Londres. Anna feuillette un magazine. Un wagon plus loin, Lou observe les passagers dans le reflet de la vitre. Et Simon caresse tendrement la main de Karen, sa femme. L’instant d’avant, il est en vie. Celui d’après, il est mort. Terrassé par une crise cardiaque. Le train s’arrête. L’ambulance arrive, les médecins font leur possible. En vain. Et tandis que Karen embarque dans l’ambulance avec la dépouille de son mari, Anna et Lou se retrouvent, par hasard, à partager un taxi. Elles ne le savent pas encore, mais leur destin à toutes les trois est désormais lié… C’est donc l’histoire de trois femmes, chacune avec leurs petits et grands soucis, que nous conte Sarah Rayner dans ce premier roman d’une grande sensibilité, classé en tête des ventes en Grande-Bretagne durant un an et traduit dans vingt langues.

Christelle

« L’instant d’après », de Sarah Rayner, éditions Michel Lafon, 382 pages, 17,95 €

Cote: 3/5

Un polar sur les gares

OLYMPUS DIGITAL CAMERAAprès l’Art Nouveau et l’Art déco, c’est au tour de la Jonction Nord-Midi d’inspirer un polar à la Bruxelloise Kate Milie. Son héroïne, une jeune guide pétillante, nous emmène sur les traces de cette jonction controversée et entourée aujourd’hui encore de bien des mystères.

Notre patrimoine vous passionne dirait-on…
«En effet, ma passion pour le patrimoine et l’architecture est insatiable. Je suis passée de lieux glamour à la Jonction Nord-Midi, symbole de destruction urbanistique. Ceci dit, si l’année 1952 est la date de l’inauguration de la Jonction, on pense à cette liaison depuis l’année 1840. Je me suis offert l’immense plaisir de remonter dans le temps.»

Comment vous est venu ce thème?
«Je ne sais pas. Je me souviens très bien comment mon précédent roman ‘L’assassin aime l’Art Déco’ est venu à moi. Par contre, aucun souvenir précis concernant ‘Noire Jonction’! En 2011, j’ai mené un projet consacré à l’écrivain Primo Levi. J’ai eu pas mal de contact avec la Fondation Auschwitz qui se situe rue des Tanneurs. La Jonction traverse cette rue, la surplombe, la domine, l’a éventrée… Ce quartier finit en une espèce de ‘no man’s land’. Je crois qu’inconsciemment j’ai dû me laisser envahir par quelque chose… Puis, j’ai eu envie d’écrire sur les Marolles. Retour rue des Tanneurs, j’ai voulu photographier les sgraffites du Palais du Vin… J’ai photographié les trains…»

Vous faites même un clin d’œil aux lecteurs de Metro et des Kiss & Ride…
«Je suis une fidèle lectrice de Metro. Concernant Kiss & Ride, cette rubrique sympa m’amuse. Certaines annonces sont bien écrites. Il n’est pas impossible -si je continue ma série- que Marie, ma guide, reçoive une déclaration d’amour enflammée via votre journal. (Rires).»

Prenez-vous souvent le train?
«Enormément. J’ai pas de bagnole. Dans une ancienne vie professionnelle, je sautais d’un train à l’autre. Les Thalys, les TGV n’ont plus aucun secret pour moi. J’ai des heures et des heures d’attente dans les gares à mon compteur. C’est peut-être parce que j’ai pas mal exploré les belles gares parisiennes, de vrais bijoux du 19e siècle que j’ai voulu faire revivre, à ma façon, les magnifiques gares bruxelloises détruites au nom de la modernité et de la spéculation.»

Et l’ange de la couverture?
«Un ange sur un peep show! Tous les voyageurs qui transitent via la gare du Nord la connaissent. Cette statue est fascinante! Est-elle la gardienne de la Jonction? Ou des filles exploitées dans les bars? Elle a été en quelque sorte mon fil rouge. Gunnar Berg, l’auteur de mon roman venu à Bruxelles pour écrire sur la Jonction, sera envoûté par elle!»

On retrouve aussi Marie de votre précédent polar.
«En effet, le sujet était difficile, il me fallait une jeune guide dynamique, efficace pour mener à bien le projet. Marie a beaucoup évolué depuis ‘L’assassin aime l’Art Déco’. Elle a créé sa petite affaire, mène sa vie tambour battant. Le Collectif Art/Jonction qui organise des activités culturelles pour repenser la ville a fait appel à elle. Des Marolles à la sulfureuse rue d’Aerschot, j’ai eu un plaisir fou à la suivre.»

Et vous êtes cette fois encore un personnage du livre! Dans la vraie vie, vos personnages vous harcèlent aussi ou bien ils vous laissent un peu de répit.
«Je n’apparais que quelques lignes à l’hôtel Méridien! (rires)… Quand je suis en écriture, la fusion avec mes personnages est totale. Mais je ne me sens pas particulièrement harcelée… Je me sens davantage «hantée» par les phrases qui se débinent, les mots qui me tirent la langue et les idées qui partent en vadrouille.»

Vous avez fait beaucoup de recherches?
«Enormément. Je ne connaissais pas grand-chose au sujet. L’histoire de la Jonction est hallucinante. C’est en 1903 que les accords sont signés pour la construction. Le temps d’obtenir l’accord pour exproprier les habitants, on est en 1910. Là, commence le carnage, la destruction de milliers d’habitations. Les travaux étaient prévus pour une durée de cinq ans (selon les optimistes). 1914, la guerre éclate, tout s’arrête. En 1918, on a autre à chose à faire qu’à penser à cette Jonction. Les travaux reprennent en 1935. La crise économique est violente, pour résorber le chômage, on pense à de grands travaux… Quand ceux-ci seront terminés dans les années 50, on construira les immeubles surplombant le tunnel dans le style international de l’époque, les nouvelles constructions ont été pensées pour la bureaucratie et non pour l’habitat…»

Vous vous êtes promenée aussi?
«Oui. Pendant une année, j’ai ai arpenté la Jonction dans tous les sens, à pied et en prenant tous les trains inimaginables, j’ai exploré les cinq gares, y ai pris des cafés, observé les passants. J’ai eu beaucoup de chance, au moment où je me suis mise à écrire, j’ai découvert le projet http://www.jonction.be (un signe!). Les asbl Recyclart et Congrès gèrent depuis deux années un programme de réflexion sur la Jonction. Pour mon plus grand plaisir, j’ai assisté à pas mal de conférences, participé à des activités.»

Vous connaissiez la fin de l’histoire en commençant?
«Non pas du tout. J’ai commencé à prendre pas mal de notes. J’ai commencé des débuts de chapitre. Et puis, je me suis mise à traquer les personnages. Je les ai suivis sur les quais des gares, dans les couloirs, les halls de gare… Bart est un beau jeune homme que j’ai croisé, par hasard, à plusieurs reprises dans un train… Le jour où il est devenu mon personnage de papier, il a disparu, je ne l’ai plus jamais revu…»

Quels lieux nous emmènerez-vous explorer dans votre prochain roman?
«Je suis très superstitieuse. J’ai pour habitude de ne pas trop parler des projets en cours. Tellement de choses peuvent se passer… Ceci dit, tiens, pourquoi un petit meurtre Galerie Ravenstein (où sont situés les bureaux de Metro, NDLR) (rires).»

Christelle

Noire_Jonction_Kate_MilieEn quelques lignes

Engagée par un collectif Art/Jonction désireux de mener une réflexion sur la ville à travers des actions littéraires et artistiques, Marie, la jeune guide de son précédent polar «L’assassin aime l’Art Déco», se charge donc de balader de la gare du Midi à la gare du Nord et des Marolles à la rue d’Aerschot un petit groupe hétéroclite. Une Moeder Revolution octogénaire, une slameuse, deux jeunes artistes débutantes et un célèbre écrivain suédois, Gunnar Berg, en résidence chez nous afin d’écrire un polar sur le thème… Mais ce projet autour de la Jonction n’est pas du goût de tous. Des poupées sanguinolentes sont retrouvées dans des gares. Pire, l’une des participantes aux activités du collectif Art/Jonction est assassinée. En fil conducteur du livre, la statue de l’ange féminin à la longue robe moulante que l’on aperçoit d’ailleurs sur la couverture de l’ouvrage au-dessus d’un peep show. Comme dans «L’assassin aime l’Art Déco», l’auteure s’offre en outre une incursion dans son propre roman. Sans oublier le petit clin d’œil à Metro et à sa rubrique Kiss & Ride!

«Noire Jonction», de Kate Milie, 180° editions, 208 pages, 17 €

Un effet papillon

anne_duvivier_un_echange_risquePour son premier roman, la Belge Anne Duvivier a choisi comme cadre Bruxelles. Son héroïne, Jane, une jeune scientifique qui s’intéresse aux papillons, revient dans son pays natal après avoir grandi aux Etats-Unis pour y terminer sa thèse sur les lépidoptères au musée royal de l’Afrique centrale. Elle a donc échangé son appartement de Chicago avec celui d’une famille bruxelloise. Mais à son arrivée, elle découvre consternée que l’appartement n’est pas vide et qu’elle va devoir cohabiter avec leur fils, Jérôme, resté au pays. Et bien sûr, il est plutôt du genre bon à rien. Mais l’échange risqué auquel fait référence le titre est bien plus complexe que cela! Une sorte d’effet papillon peut-être? Car Jane trimbale un lourd secret, enfoui tout au fond d’elle. Un secret que l’auteure, devenue psychothérapeute après avoir travaillé dans la communication, nous livre par bribes jusqu’au dénouement final, plutôt inattendu! Un premier roman fort réussi donc, et publié dans la collection Vents du Nord des éditions Zellige, consacrée aux auteurs belges.

Christelle

« Un échange risqué », d’Anne Duvivier, éditions Zellige, 144 pages, 17,90 €

Cote: 4/5